Néonatologie : aux petits soins pour les prématurés

En France, entre 50.000 et 60.000 prématurés naissent chaque année. Depuis les années 1960, la médecine néonatale n'a cessé de se développer pour améliorer leur prise en charge. Comment sont accueillis ces bébés particulièrement fragiles ? Comment les parents vivent cette expérience ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Nouveau-né, prématuré et grand prématuré : quelles différences ?

L'hospitalisation à domicile pour les prématurés
L'hospitalisation à domicile pour les prématurés  —  Le Magazine de la Santé - France 5

Evénement merveilleux pour les parents, la naissance est pour le nouveau-né plutôt un traumatisme. En effet, durant des mois, le foetus baigne dans un milieu aquatique, relié au placenta de sa mère par les vaisseaux de l'ombilic ; le placenta jouant le rôle des intestins, des reins et même celui des poumons, puisque ses propres organes attendent d'être matures pour fonctionner.

Mais, à la naissance, on coupe le cordon ombilical et tout s'arrête brusquement. Le nouveau-né est donc obligé d'activer ses propres poumons pour respirer et une cascade d'événements se produit pour qu'il puisse passer d'un monde aquatique au monde aérien.

L'équipe de néonatologie intervient pour aider les nouveaux-nés qui ont du mal à s'adapter à ce nouvel environnement, et intervient également pour soigner les enfants qui naissent avec des malformations ou des anomalies génétiques.

Leur rôle devient indispensable quand l'accouchement se produit avant la fin du terme, à savoir avant la 37e semaine de grossesse. Les nouveaux-nés sont alors des prématurés.

En dessous de 32 semaines, on parle de grand prématuré. Le nouveau-né a de la peine à respirer et doit absolument être admis en service de réanimation néonatale, où toutes les fonctions vitales ainsi que l'activité cérébrale des prématurés sont constamment surveillées. Car si le cerveau est mal oxygéné, des séquelles peuvent survenir même plusieurs années plus tard, comme des retards de croissance, des difficultés d'apprentissage ou des troubles moteurs.

Durant leur croissance, ces enfants seront surveillés plus que les autres et il faudra attendre au moins l'âge de 6 ans pour savoir s'ils ont un développement physique et psychologique normal.

L'arrivée au service de néonatologie

L'équipe de néonatologie intervient pour aider les nouveaux-nés qui ont du mal à s'adapter à ce nouvel environnement, et intervient également pour soigner les enfants qui naissent avec des malformations ou des anomalies génétiques.

Leur rôle devient indispensable quand l'accouchement se produit avant la fin du terme, à savoir avant la 37e semaine de grossesse. Les nouveaux-nés sont alors des prématurés.

Il y a trente ans, la médecine n'aurait pas pu sauver un grand nombre de ces prématurés, mais en sachant que 20% d'entre eux auront des séquelles, on peut se demander jusqu'où aller pour sauver une vie...

Les équipes de néonatologie sont constamment confrontées à ce dilemme et doivent prendre rapidement une décision, tout en informant les parents des risques encourus.

Des parents de plus en plus présents

Intégrés de plus en plus dans le processus thérapeutique, les parents participent aux soins et accompagnent leur enfant dans ce combat. Une présence essentielle dans le processus de guérison.

Depuis quelques années, grâce aux réseaux de centres périnataux, une mère qui présente les signes d'une grossesse à risque peut être repérée et dirigée vers une maternité qui accueille des prématurés.

Prématurés : des soins spécifiques

Si la plupart des bébés attendent neuf mois avant de pointer le bout de leur nez, pour certains la naissance est plus précipitée. Ainsi, chaque année entre 50 000 et  60 000 enfants prématurés naissent de manière prématurée, soit un bébé toutes les 8 secondes (sources : INSERM et SOS prémas). 

Cela signifie qu'ils naissent avant 37 semaines d'aménorrhée, autrement dit la date des dernières règles. Et lorsque la naissance survient avant 32 semaines, on parle de grande prématurité.

En cas de naissance prématurée, les poumons, le coeur, ou encore le système digestif ne vont pas avoir le temps d'arriver à maturité. Il faut donc assister le bébé pour respirer ou encore se nourrir. Cette immaturité concerne également le cerveau.

Les accouchements prématurés peuvent être soit spontanés, soit déclenchés par les médecins quand la grossesse devient dangereuse pour la mère ou l'enfant.

Dès leur naissance, les enfants prématurés nécessitent une prise en charge bien spécifique. La maternité de niveau III de l'hôpital Necker à Paris peut accueillir une soixantaine d'enfants prématurés. Toute une équipe se relaie nuit et jour pour que ces enfants nés trop tôt continuent à grandir et à se développer.

"Les prématurés qui naissent très tôt vont avoir une hospitalisation longue, de plusieurs semaines en néonatologie dans un univers un peu agressif, tant sur le plan sonore, sur le plan lumineux, sur le plan douloureux car on est obligé de faire certains soins pour leur survie. Le but des soins de développement, c'est par des mesures non médicamenteuses d'améliorer son confort et donc de s'adapter à son niveau sensoriel", explique le Dr Frédérique Quetin, pédiatre. 

Lumière tamisée, bruit limité… Tout l'environnement est adapté pour que ces enfants puissent poursuivre leur croissance dans des conditions optimales.

Les bébés sont placés dans une couveuse, à une température identique à celle du ventre de leur mère et à 80% d'humidité. La prématurité a un impact sur les poumons, le système digestif, le coeur, le foie (il peut y avoir une jaunisse traitée par photothérapie), les reins (ce qui peut nécessiter l'apport d'érythropoïétine) et le système immunitaire, avec un risque d'infection.

Trop jeunes pour téter des biberons, les prématurés sont nourris grâce à des sondes. Et parce qu'aucune machine ne pourra jamais remplacer une maman, les nourrissons peuvent profiter d'un peau à peau quotidien. De quoi rétablir un lien mère-enfant rompu trop tôt par la prématurité.

Le traitement de la douleur chez les prématurés

Pendant longtemps et jusqu'au milieu des années 1980, on a cru que les tout-petits ne ressentaient pas la douleur ou plutôt qu'ils n'avaient aucune mémoire de la douleur... Une thèse contre-dite aujourd'hui.

On sait désormais que, sur le plan anatomique, les voies de transmission et sensations de la douleur sont présentes dès 22 semaines d'aménorhée, donc très précocément dans le développement du foetus.

 Par ailleurs, l'immaturité de ce système de transmission de la douleur fait que probablement les bébés prématurés ressentent plus intensément la douleur que des bébés à terme. Ce qui rend les professionnels de santé particulièrement attentifs à la souffrance, qu'ils arrivent à détecter et soulager.

La rétinopathie du prématuré

Les enfants nés prématurément peuvent développer une rétinopathie. Il s'agit d'une croissance anormale des vaisseaux sanguins dans l'oeil qui peut nuire à la vision.

Dans plus de 90% des cas, la maladie évolue spontanément vers la guérison mais pour les autres, une intervention est nécessaire pour stopper la progression de la maladie. La rétinopathie est traitée par une photocoagulation au laser.

Les bébés prématurés ne sortent de l'hôpital lorsque leurs organes sont prêts à être autonomes, notamment sur le plan digestif et respiratoire.

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